ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN

Le 15e Sommet des Brics qui vient de se tenir en Afrique du Sud constituera sans aucun doute un avant et un après dans les relations internationales de coopération mutuelle. Peut-être le moment est-il venu de se convaincre que ce n'est qu'unis et fermes que nous pourrons affronter et vaincre le monde inégalitaire et hégémonique, de guerre et de sanction imposées par l'Occident sous la baguette des États-Unis.

C'est pourquoi les débats et les réflexions des cinq dirigeants actuels qui composent le Groupe, et de ceux qui en seront membres à part entière à partir du 1er janvier 2024, sont si importantes.

Une définition suffit, celle du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva : « Aujourd'hui, les Brics sont plus forts que le G7 (qui réunit les sept plus grandes économies du monde). En 1995, les pays du G7 représentaient 45 % du PIB mondial, sur la base de la parité du pouvoir d'achat, et les Brics 16 %. Aujourd'hui, les Brics représentent 36 % du PIB mondial et le G7 29 %. »

Pour expliquer la nécessité de ce bloc de pays, le président du géant sud-américain a déclaré : « Le continent africain est d’une grande pauvreté. Or, le problème se trouve dans le fait que tous les pays ont de grandes dettes à l’égard du FMI, et que le montant des intérêts qu'ils paient les empêche d'investir dans quoi que ce soit d'autre. C'est pourquoi j'ai proposé l'idée que les pays riches transforment cette dette (des Africains) envers le FMI en travaux d'infrastructure, afin que les pays africains puissent commencer à se développer et à rembourser leur dette. Il faut leur donner cette possibilité. »

Telle est la réflexion d'un leader du tiers monde, à la tête de l'un des cinq pays qui composent le groupe des Brics, et l'un des moteurs de l'élargissement réalisé lors du récent Sommet en Afrique du Sud.

Et même si l'objectif de la croissance n'a jamais eu pour objectif de « faire peur », la réalité est que l'incertitude et l'avalanche d'épithètes défavorables en provenance de l'Occident montrent à quel point la décision de renforcer les Brics a été opportune et courageuse.

Le président sud-africain et hôte de la réunion, Cyril Ramaphosa, a décrit le Groupe comme « un ensemble de pays avec des perspectives différentes, mais une vision partagée pour un monde meilleur ».

L'inclusion de l'Iran, de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis met en perspective un objectif qui renforce considérablement le Groupe : l'énergétique, car ces pays comptent parmi les plus grands producteurs de pétrole et de gaz au monde.

Le président iranien Ebrahim Raisi a déclaré que la participation de la République islamique dans le commerce avec l'Amérique latine, l'Afrique et l'Asie avait augmenté de 14 % depuis août 2021.

Dans le même temps, il a rejeté le conseil que l’on donne souvent de « sourire aux États-Unis ou à certains pays européens ». Et de souligner : « Nous n'attendons pas leur sourire et nous ne faisons pas en sorte que l'économie et la vie des gens dépendent de leur volonté ».

Il a souligné qu'il existe « une très bonne opportunité, appelée l'alliance mondiale des Brics et l'Organisation de coopération de Shanghai », a rapporté le site d’informations Sputnik.

Parmi les nouveaux pays dont l'adhésion a été acceptée figure l'Argentine, une grande nation d'Amérique latine, grande productrice de denrées alimentaires, qui, même en tant que membre, pourrait susciter des incertitudes en raison de la situation politique entourant les élections présidentielles de cette année.

Un défi déjà posé, mais sur lequel il faudra beaucoup travailler, est celui de la monnaie unique pour les pays qui composent les Brics. À cet égard, l'ancien président colombien Ernesto Samper a déclaré : « Nous ne pouvons plus accepter l'imposition de sanctions unilatérales par le biais du dollar. »

Le fait que le groupe se soit agrandi a été le premier pas, car, a déclaré Lula : « Les Brics sont devenus plus puissants, plus forts, plus importants. Je crois que le monde ne sera plus le même dans les discussions économiques mondiales après l'élargissement des Brics. »

Il est possible d'aller encore plus loin si les alliances qui unissent les pays du Sud, comme celle proposée par le président cubain lors de la réunion, prennent forme : « Le G77 et les Brics ont l'occasion d'opérer une transformation historique. Dans l'intérêt des générations futures, faisons-le ! »