
DUBAï, Émirats arabes unis - Fidel, le leader historique de la Révolution cubaine, l'a répété à maintes reprises : un monde meilleur est possible, et il devra irrémédiablement l'être, faute de quoi l'espèce humaine disparaîtra. Cette certitude a trouvé un écho mercredi, lors de la clôture du Sommet mondial des gouvernements, accueilli par ce pays du Golfe.
Les interventions entendues dans l'une des salles du Centre des Conventions Souk Madinat Jumeirah de Dubaï confirment la responsabilité partagée des gouvernements dans la création d'un avenir mondial résilient et prospère, et mettent en outre en évidence le fait que c'est l'action qui nous définira et nous apportera réellement des résultats dans ce voyage urgent vers un avenir meilleur pour tous.
Ce sont des idées que la délégation cubaine qui a participé à cette réunion, conduite par le membre du Bureau politique et Premier ministre, Manuel Marrero Cruz, a partagées et qu'elle a également emportées, avec davantage d'expériences et de bonnes pratiques. Nous sommes bien conscients et nous avons défendu le fait que, face aux grands défis auxquels l'humanité est confrontée, il est urgent de promouvoir un leadership visionnaire de la part des gouvernements et une coopération internationale.
Pendant trois jours, des représentants de diverses régions du monde se sont réunis à Dubaï pour plaider en faveur d'une gouvernance innovante et durable. Dans son discours de clôture, le lieutenant général Son Altesse Cheikh Nahyan ben Saif al-Nahyan, vice-Premier ministre et ministre de de l'Intérieur des Émirats arabes unis (EAU), s'est penché sur des questions urgentes visant à améliorer la qualité de vie des populations et à inspirer l'action collective.
À cet égard, Nancy Acosta Hernandez, responsable de la direction de la prise en charge des administrations locales du Pouvoir populaire, au sein du Conseil des ministres, qui faisait partie de la représentation cubaine, a souligné l'importance d'un forum qui a réuni plus de 120 délégations gouvernementales, 85 organisations internationales et quelque 4 000 spécialistes, et qui a placé l'innovation, l'utilisation de la science, l'informatisation, la numérisation et l'intelligence artificielle au centre de l'attention du gouvernement.
« Il s'agit de questions essentielles que nous devons prendre en compte dans un contexte où notre pays a adopté un Plan national de développement économique et social jusqu'en 2030, qui contient la vision de la nation, des axes stratégiques et des secteurs, ainsi que des stratégies de développement au niveau local, municipal et provincial », a souligné la fonctionnaire, qui a reconnu que les discussions s'accordent sur l'importance des territoires.
« Ici, nous avons vu comment les municipalités jouent un rôle primordial dans ce que nous aspirons à réaliser et à construire à l'avenir. Ceci est très important, mais nous devons continuer à travailler dur sur la planification du développement dans les localités, en particulier sur les questions d'utilisation des terres et de planification urbaine.
« En outre, nous avons emporté avec nous des outils sur la façon de construire un groupe de réseaux de soutien pour faciliter le leadership du gouvernement à ce niveau, avec une plus grande rapidité, en termes de services dont les citoyens ont besoin et que nous sommes obligés, avec satisfaction, d'offrir », a-t-elle signalé.
Acosta Hernandez a qualifié de « riches, diversifiés et fructueux » les échanges qui ont eu lieu lors des tables de travail, des forums et des conférences. « Beaucoup de connaissances et d'expertise ont été rassemblées ici, et il a également été possible d'acquérir de l'expérience et de laisser des relations, des réseaux, des intentions sur la façon de continuer à coopérer, à collaborer et à travailler pour que cet avenir proche, meilleur et prospère soit possible dans un court laps de temps », a-t-elle dit.
EN COHÉRENCE AVEC LE MONDE
Armando Rodriguez Batista, vice-ministre des Sciences, de la Technologie et de l'Environnement, a qualifié le Sommet de Dubaï d'occasion de concevoir ensemble et de tirer des conclusions sur la manière de relever les défis mondiaux, nationaux et territoriaux, tout en soulignant les avantages que « les nouvelles technologies peuvent apporter à un gouvernement plus efficace ».
Il a souligné que ce type de Sommet implique non seulement des représentants du gouvernement, mais aussi d'autres acteurs sociaux et économiques, « en accord avec ce que nous faisons en tant que pays : construire une gouvernance basée sur la science, la technologie et l'innovation, et où tous les acteurs participent ».
« Le système d'innovation cubain est inclusif, de sorte que tous les acteurs ont un rôle à jouer. Il ne s'agit pas seulement d'universités et de centres de recherche, mais aussi d'entreprises, de sociétés scientifiques et d'acteurs sociaux », a précisé Rodriguez Batista, qui a évoqué trois éléments très importants pour le pays, après avoir participé au Sommet
« Le premier est qu'il existe un consensus sur le fait que le rôle du gouvernement est essentiel au développement des peuples. Ceci est très important dans un contexte où le néolibéralisme est en train de s'implanter et où il existe une rhétorique contre les gouvernements qui jouent un rôle dans la conduite des politiques publiques. Dans le cas de Cuba, il convient d'expliquer que notre modèle de développement permet une gouvernance avec la participation de tous.
« Deuxièmement, les connaissances des spécialistes sont essentielles à l'orientation des politiques publiques. Nous disposons d'un système de gestion gouvernementale basé sur la science et l'innovation, dont le Premier ministre a partagé l'expérience dans son discours au Sommet. Ce système a été reconnu non seulement pour les résultats obtenus dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, mais aussi dans tout ce que nous faisons dans le pays ; la science est un rempart de la politique publique.
« Et troisièmement, nous devons appliquer de plus en plus les opportunités offertes par les technologies, la transformation numérique, l'intelligence artificielle, l'industrie 4.0, les nanosciences et les nanotechnologies, dans le but d'avoir des gouvernements plus efficaces, plus spécialisés dans la gestion publique. »
« Nous avons vu les expériences des accélérateurs gouvernementaux, en tant que structures susceptibles de faciliter le travail professionnel, nous avons vu des agences d'innovation, des propositions sur la manière dont les autorités de régulation se spécialisent dans certains secteurs. Ce sont également des acteurs qu'il faut s'approprier dans le système d'innovation et, en général, dans notre système économique, dans le but d'avoir un gouvernement plus efficace. »
Le vice-ministre des Sciences, de la Technologie et de l'Environnement a fait allusion à un autre élément précieux : la performance de la municipalité et des gouvernements à ce niveau dans la conduite des politiques publiques, afin de façonner et de mettre en œuvre leur modèle de développement. « Il s'agit également d'une expérience d'apprentissage importante pour nous. Il est clair qu'il existe un ensemble d'outils, tels que la formation des acteurs gouvernementaux, les programmes de promotion des structures gouvernementales et les initiatives de promotion de l'entrepreneuriat technologique, dont nous devons tirer parti. »
Et d’ajouter : « À Cuba, nous disposons de parcs scientifiques et technologiques et de sociétés d'interface, mais nous devons continuer à travailler sur les fonds technologiques. L'expérience que nous avons vécue ici confirme vraiment que les idées que nous promouvons dans le pays sont parfaitement cohérentes avec les tendances mondiales. »
DÉVELOPPEMENT DES RELATIONS BILATÉRALES
Le Sommet mondial des gouvernements a également permis à Cuba de nouer d'importants contacts bilatéraux, tant avec les autorités émiraties qu'avec les délégations d'autres pays présentes au plus haut niveau.
À cet égard, Alexander Pellicer Moraga, directeur pour l'Afrique et le Moyen-Orient au ministère des Relations extérieures, a souligné les échanges du Premier ministre avec plusieurs chefs d'État et de gouvernement.
« Ces entretiens ont contribué à établir ou à ratifier la volonté de Cuba de continuer à renforcer les liens et les relations avec les pays et à explorer de nouvelles possibilités de coopération, en particulier dans les domaines de l'innovation, de la technologie et de la science, secteurs qui ont été analysés en profondeur lors de ce forum international », a-t-il affirmé.
« Il convient de mentionner la signature d'un protocole d'accord entre Cuba et les Émirats arabes unis, dans le but de déployer des efforts conjoints pour promouvoir les capacités institutionnelles et améliorer le travail gouvernemental », a signalé le fonctionnaire du Minrex, qui a ajouté que les contacts avec les autorités émiraties ont été très bons et que les deux parties ont ratifié leur volonté de renforcer les liens et de continuer à aller de l'avant dans l'intérêt de leurs nations respectives.
Il a souligné que le fait que Cuba participe à ce Sommet, avec une délégation au plus haut niveau, témoigne de son engagement à l'égard des objectifs et des thèmes de cet événement. Il a précisé que ce Sommet a favorisé les échanges sur les problèmes urgents, actuels et futurs, et a permis d'informer les délégations de nombreux pays sur ce que nous faisons pour assurer la prospérité de notre peuple, même au milieu du blocus injuste imposé par les États-Unis.
« Il est important de continuer à tirer parti de ce type de forum, y compris en y ajoutant le secteur des affaires, car d'importantes entreprises y participent et c'est un excellent cadre pour entrer en contact avec elles, étant donné qu'elles sont liées à l'innovation, à la science et à la technologie. Ces efforts visent à servir les intérêts mutuels et à apporter des avantages à nos nations », a-t-il conclu.






