
Les discussions sur la migration entre Cuba et les États-Unis ont eu lieu cette fois à Washington DC, comme il se doit, avec des délégations conduites par le vice-ministre des Relations extérieures, Carlos Fernandez de Cossio Dominguez, du côté cubain, et par le Secrétaire d'État adjoint pour le Bureau des affaires de l'hémisphère occidental, Eric Jacobstein, du côté des États-Unis.
L'année dernière, comme annoncé lors d'une conférence de presse tenue la veille, la coopération de Cuba a été sérieuse et efficace en faveur d'une migration régulière, sûre et ordonnée.
Quant aux États-Unis, au cours de l'année 2023 et jusqu'à présent en 2024, ce gouvernement a accordé plus de 20 000 documents de voyage à des migrants cubains et a procédé au rapatriement de la plupart de ceux qui avaient été interceptés en mer.
Dans l'ensemble, la coopération bilatérale s'est élargie, des cycles de négociations sur les migrations ont été organisés et les vols de retour pour les migrants en situation irrégulière ont repris.
Toutefois, les mesures migratoires mises en œuvre par les États-Unis au cours de l'année 2023 n'ont pas atténué les causes profondes de la migration cubaine.
Au contraire, l'augmentation progressive des flux irréguliers au cours des derniers mois s'est poursuivie, selon le ministère cubain des Relations extérieures, qui a demandé au gouvernement des États-Unis de suspendre l'utilisation de fonds fédéraux pour financer les principaux médias et plateformes numériques qui encouragent la migration irrégulière, mythifient les États-Unis en tant que destination et dépeignent Cuba comme un État en faillite et une société sans avenir.
Quels sont les autres obstacles au progrès ? Dans un communiqué de presse publié à l'issue de la réunion tenue mardi par les autorités des deux pays, quatre questions essentielles sont précisées :
L'IMPACT NEGATIF DU BLOCUS ÉCONOMIQUE EXERCÉ PAR LES ÉTATS-UNIS
Le blocus et les mesures supplémentaires d'encerclement et de pression maximale des administrations de Donald Trump (2017-2021) et de Joe Biden (2021-présent) constituent la question qui pèse le plus sur le scénario migratoire bilatéral, a souligné à cet égard Johana Tablada de la Torre, directrice adjointe de la Direction générale des États-Unis du ministère cubain des Relations extérieures (Minrex).
L'impact de ces mesures extrêmes et inhumaines sur notre population constitue la principale incitation à l'augmentation sans précédent du flux migratoire actuel, a rappelé la diplomate lors d'une récente conférence de presse.
LES RENFORCEMENT DU BLOCUS DEPUIS 2019
L'effet du durcissement du blocus, intervenu il y a cinq ans, sur les conditions socio-économiques de la population cubaine, constitue une incitation importante à la migration, souligne le communiqué de presse publié à l'issue de la réunion bilatérale de mardi.
Les autorités cubaines ont relevé la coïncidence dans le temps de l'effet des mesures de renforcement initiées en 2019 avec la vague croissante de migration et l'augmentation des flux irréguliers.
Parmi les actions à l'impact le plus important figurent les effets sur l'économie cubaine du maintien du pays sur la liste des États soutenant le terrorisme, le traitement préférentiel dont bénéficient toujours les Cubains entrés illégalement aux États-Unis et l'application de la Loi d'ajustement cubain (Cuban Adjustment Act).
L’ABSENCE DE TRAITEMENT DES VISAS DE NON-MIGRANT À LA HAVANE
La délégation cubaine a réitéré l'importance de rétablir le traitement des visas de non-immigrant à l'ambassade des États-Unis à La Havane, une facilité consulaire qui empêcherait le déplacement vers des pays tiers des citoyens cubains intéressés par ce type de visa.
Johana Tablada de la Torre a fait remarquer que ce problème affecte les familles cubaines et les échanges dans de nombreux domaines, créant une incitation supplémentaire à l'émigration, ce qui ne laisse aucune autre option à ceux qui souhaitent rendre visite à leur famille.
L’APPLICATION SÉLECTIVE DES ACCORDS BILATÉRAUX EN MATIÈRE DE MIGRATION
Cuba a insisté sur l'importance de respecter les accords bilatéraux en matière de migration dans leur intégralité, et non de manière sélective, et a réaffirmé sa volonté de poursuivre les cycles de négociations sur la migration avec les États-Unis.
Le droit des voyageurs de pays tiers à visiter Cuba librement et sans représailles doit être respecté, un abus qui touche également les émigrants cubains résidant dans 41 pays du monde, inclus dans le programme de visas en ligne, a affirmé lundi la directrice adjointe de la Direction générale du ministère cubain des Relations extérieures pour les États-Unis.






