
Discours de Salvador Valdés Mesa, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste de Cuba et vice-président de la République, lors du débat général de la 4e Conférence des petits États insulaires en développement, Antigua-et-Barbuda, 27 mai 2024
Monsieur le Président,
Excellences,
Distingués délégués et invités,
Je suis honoré de participer à ce rendez-vous historique, sur le sol de la nation sœur caribéenne d'Antigua-et-Barbuda, à laquelle nous sommes liés par des liens d'amitié durables.
Depuis l'adoption, il y a dix ans, du programme Samoa, la voie à suivre, des défis nouveaux et plus importants sont apparus.
Nos nations sont confrontées à un paysage économique international défavorable et plein de défis, caractérisé par des niveaux élevés d’endettement, d'inflation, de crises alimentaire, énergétique et climatique, et par un accès limité au financement du fait de notre condition de pays à revenu intermédiaire.
Elles accumulent les pertes les plus importantes dues au changement climatique et aux catastrophes naturelles, qui génèrent des coûts annuels équivalents à 8 % de notre revenu national.
Les défis persistants en matière de développement auxquels nos pays font face exigent une mise à disposition adéquate et une mobilisation de tous les moyens urgents de mise en œuvre, de coopération et de solidarité afin d’atteindre les objectifs convenus sur le plan international.
Tout effort dans ce sens sera limité sans une réforme profonde et globale de l'architecture financière internationale, qui assurera un traitement équitable aux pays en développement, aussi bien dans le processus de prise de décision que dans l'accès au financement.

Dans cette entreprise, nous saluons le nouveau programme d'action qui envisage l’établissement d'un service spécifique d’aide à la soutenabilité de la dette pour les petits États insulaires en développement.
Nous réitérons par ailleurs la nécessité d'établir un ensemble de mesures allant au-delà du Produit intérieur brut pour accéder au financement dans des conditions favorables et d'élaborer des règles commerciales qui tiennent compte de nos circonstances particulières.
Excellences,
Pour nos pays, le coût de l'adaptation au climat se situe entre 22 et 26 milliards de dollars par an. À cet égard, nous soutenons l'accord visant à doubler le financement prévu pour l'adaptation et la mise en œuvre en temps opportun de l'Objectif mondial d'adaptation.
Nous appelons à mobiliser des ressources internationales nouvelles, additionnelles, prévisibles et adéquates afin de capitaliser le fonds pour les pertes et les dommages dus à l’impact du changement climatique, en veillant à ce que nos priorités et nos besoins soient pris en compte.
Dans cette optique, nous plaidons pour l’avancée du processus visant à établir un nouvel objectif mondial quantifié sur le financement climatique lors de la COP29.
À cet égard, nous reconnaissons la pertinence de l'Initiative de Bridgetown.
Excellences,
Nous sommes reconnaissants de toutes précieuses expressions de solidarité de la part des petits États insulaires en développement, qui ont réclamé la levée du blocus économique, commercial et financier imposé à mon pays il y a plus de 60 ans par le gouvernement des États-Unis, un blocus renforcé comme jamais auparavant dans le contexte de la pandémie de COVID-19, et ont rejeté l'inscription arbitraire et injuste de Cuba sur la liste unilatérale des États qui, soi-disant, soutiennent le terrorisme.
En dépit de ce siège illégal, Cuba s'est fixé des objectifs clairs en matière économique et sociale, qui se reflètent dans l'accès universel et gratuit à la santé et à l'éducation, dans un système solide de science, de technologie et d'innovation et dans un ambitieux Plan national de lutte contre le changement climatique.
Conformément à notre vocation permanente de solidarité, nous réitérons notre volonté de mettre à disposition les 17 projets de coopération promus par Cuba au cours de sa présidence du G77 et la Chine l'année dernière.
Nous soutenons également les efforts visant à créer un Centre d'excellence pour les petits États insulaires en développement à Antigua-et-Barbuda.
Excellences,
Avancer dans l'exercice de notre droit au développement, qui est aussi le droit de nos nations à exister, exige le respect des engagements contenus dans l'Agenda 2030, le Programme d'action d'Addis-Abeba, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et son Accord de Paris. Ce n'est qu'à cette condition que nous pourrons mettre en œuvre la feuille de route commune que nous nous sommes fixée, sans que ne pèse sur nos rêves la menace permanente de disparaître.
Je vous remercie.