ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Photo: Cubaminrex

Durant 5 jours, du vendredi 18 au mercredi 23 octobre, les familles cubaines ont été privées, sauf pendant quelques heures, d'électricité, avec l'angoisse que les aliments ne se gâtent et qu'il soit impossible ou très coûteux de les remplacer, et beaucoup d'entre elles n'avaient pas d'eau courante. Les hôpitaux ont fonctionné dans des conditions d’urgence et les écoles et les universités ont suspendu leurs cours. Les entités ont interrompu leurs activités et seules les activités vitales ont été maintenues. L'économie s'est arrêtée.
Durant la panne d’électricité, à partir du 20 octobre, l'ouragan Oscar a frappé l'est du pays, avec des effets dévastateurs à Holguin et surtout à Guantanamo, province où une base navale étasunienne usurpe notre territoire. Malgré les efforts soutenus et efficaces de la Défense civile cubaine, reconnue internationalement, 8 personnes ont trouvé la mort, dont une fillette de 5 ans, et deux sont portées disparues. Les municipalités d'Imias, de San Antonio del Sur, de Maisi et de Baracoa ont subi d'importants dégâts. Les photos satellites ont montré le pays plongé dans le noir et, en outre, soumis à des pluies et des vents violents.
La sérénité, la compréhension, la confiance, la conscience et la mobilisation du peuple tout entier, qui a manifesté son soutien solidaire aux voisins et aux personnes vulnérables, ont été impressionnantes, uni aux 52 000 électriciens dévoués et héroïques qui, loin de leurs familles, ont travaillé sans interruption et réalisé un véritable exploit, aux côtés de notre Parti, notre gouvernement, les Forces armées révolutionnaires et le ministère de l'Intérieur et les organes du Pouvoir populaire.
La cause principale de la défaillance du Système électrique national a été le manque de carburant qui a affecté la production et provoqué l'instabilité liée à l'état précaire de nos centrales, deux conséquences directes des mesures extrêmes de guerre économique appliquées par le gouvernement des États-Unis depuis 2019, spécialement conçues pour empêcher l'approvisionnement en combustible et en pièces détachées pour l'entretien technique de nos centrales et de nos installations électriques, ainsi que pour entraver les investissements et l'accès au financement.
Nous avons surmonté le grave problème de l'électricité, mais la normalité pour les Cubains comprend des coupures prolongées et fréquentes qui affectent les foyers et les services fondamentaux.
La production d'électricité de notre pays dépend fortement des combustibles importés. Or, on sait que le gouvernement des États-Unis a appliqué une politique de pression maximale, en violation du Droit international, visant à priver Cuba des approvisionnements en combustibles en provenance de pays tiers, par le biais de sanctions et d'intimidations contre les producteurs et les fournisseurs, les transporteurs et les assureurs. En un an seulement, le précédent gouvernement étasunien a sanctionné 53 navires et 27 compagnies associés à des livraisons à Cuba.
Les dommages causés à l'économie cubaine par 18 jours de blocus s'élèvent à 252 millions de dollars. Cet argent que notre pays perd ou ne parvient pas à recevoir suffirait à assurer la maintenance de nos centrales thermoélectriques, à acquérir les pièces détachées qui permettraient d’assurer le fonctionnement normal de ces centrales, et à éviter les coupures d'électricité.
Les dommages causés par 5 mois de blocus sont équivalents au total des importations annuelles cubaines de carburant, qui reviennent en moyenne à quelque 2 milliards de dollars.
Le gouvernement du président Joseph Biden déclare souvent que sa politique consiste à « aider et soutenir le peuple cubain ». Qui peut le croire ?
Nous sommes profondément reconnaissants pour les importants témoignages de solidarité avec Cuba et les offres de coopération reçues ces derniers jours de la part de nombreuses nations et de divers acteurs.

Monsieur le Président,
L'économie cubaine a connu des difficultés sans précédent ces dernières années, avec un impact critique sur le bien-être de la population.
Le peuple en souffre quotidiennement. Notre gouvernement travaille sans relâche pour trouver des solutions à un défi de cette envergure. C'est une obligation incontournable et extrêmement difficile.
Les causes de cette situation sont diverses, comme elles peuvent l'être pour n'importe quel pays. Elles ont un caractère interne, mais découlent également d'événements internationaux qui échappent à notre capacité d'action.
Ce qui est unique, ce qui est extraordinaire par rapport à Cuba, c'est la détermination délibérée des États-Unis à étouffer l'économie nationale, à saboter et à placer des obstacles importants pour entraver notre croissance et notre développement.
Aucun pays, y compris ceux dont l'économie est beaucoup plus robuste que celle de Cuba, ne pourrait faire face à une agression aussi brutale, asymétrique et étalée dans le temps sans que le niveau de vie de sa population n'en pâtisse considérablement.
Les États-Unis cherchent à envoyer un message de menace, indiquant qu'ils imposeront des représailles.
Avec le blocus économique contre Cuba, l'impérialisme met en garde le monde entier que toute nation qui oserait défendre avec fermeté sa souveraineté et construire son propre avenir paierait le prix de sa rébellion.
Nul ne peut douter de la capacité des États-Unis aujourd’hui à frapper avec une force dévastatrice l'économie de n'importe quel pays. Dans le cas de Cuba, ils le font depuis 64 ans.
Les États-Unis savent parfaitement qu'ils violent la Charte des Nations unies et le Droit international par cette agression impitoyable.
Ils sont conscients qu'ils contreviennent aux règles internationales du commerce et de la navigation. Ils appliquent ou menacent de prendre des mesures coercitives à l'encontre des citoyens de tout pays, de ses entreprises et de ses institutions financières, s'ils commercent ou entretiennent des relations économiques avec Cuba.
Quiconque lit l’indigne loi Helms-Burton des États-Unis constatera que cette législation oblige le président et ses institutions gouvernementales à exercer des pressions sur d'autres pays, à interférer dans leurs relations avec Cuba, à étendre leur bras coercitif de manière extraterritoriale et à l'imposer à l'intérieur des frontières du reste des États membres de cette Organisation.
Le blocus contre Cuba est une guerre économique, financière et commerciale et peut être qualifié de crime de génocide. Il s'agit d'une violation flagrante, massive et systématique des droits humains de notre peuple. Il s'agit du système de mesures coercitives unilatérales le plus complet, le plus intégral et le plus prolongé jamais appliqué à un pays dans l'Histoire.


Que serait Cuba aujourd'hui si elle avait disposé des 164 milliards de dollars dont le blocus nous a privés depuis son imposition ? Ces préjudices s'élèvent à 1 499 710 milliards de dollars, si l'on tient compte de la fluctuation du dollar face à la valeur de l'or.
Ce qui est surprenant, c'est que dans ces conditions extrêmes, Cuba a construit une œuvre sociale reconnue dans le monde entier et a protégé la vie des Cubains et des Cubaines, avec l'engagement invariable de n'abandonner ni d'exclure personne.

Monsieur le Président,
Depuis 2017, le précédent gouvernement des États-Unis a commencé à imposer des mesures coercitives supplémentaires contre Cuba, lesquelles visaient à renforcer le blocus économique.
Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, ces mesures ont pris une dimension extrême, encore plus perverse et nocive, allant jusqu'à entraver l'achat d'oxygène et de ventilateurs pulmonaires.
Il s'agissait d'un engagement politique annoncé par le président de l'époque dès son élection, destiné à annuler les progrès discrets dans la relation bilatérale que Cuba et les États-Unis avaient entretenue entre 2015 et 2016.
Le président Joseph Biden, avec un mimétisme surprenant, a laissé intact le régime de mesures coercitives de son prédécesseur et l'a mis en œuvre, conscient des conséquences dévastatrices pour les familles cubaines.
Sous sa présidence, le blocus a causé à Cuba des pertes de plus de 16 milliards de dollars. Cela signifie que chaque jour d’application de cette politique criminelle coûte à notre pays 14 millions de dollars.
Ces montants sont exorbitants pour n'importe quel pays, mais encore plus pour une petite économie insulaire, sans grandes ressources naturelles et en développement, comme celle de Cuba.
Le Rapport détaillé présenté par le Secrétaire général des Nations unies, en vertu de la résolution 78/7, qui contient les précieuses contributions de 183 États membres et de 35 agences, Fonds et Programmes du système des Nations unies, démontre clairement les terribles conséquences du blocus sur la population et l'économie cubaines et, en raison de son effet extraterritorial, sur d'autres pays.
Cela se traduit par la détérioration et l'instabilité des services de base et des approvisionnements dont les Cubains ont pu jouir en toute tranquillité pendant des décennies, grâce à des politiques d'équité et de justice sociale, notamment l'électricité, la santé, l'éducation, l'alimentation, l'approvisionnement en eau, les services communaux, les transports publics, la production d'aliments et de médicaments, autant de services nécessaires et pour lesquels les maigres ressources financières dont dispose le pays ne suffisent pas.
Plus de 80 % de notre population n'a connu Cuba que sous le blocus. Tous les jeunes Cubains ont dû vivre dans un pays soumis au blocus.
La famille cubaine souffre du désarroi et de la douleur de la séparation imposée artificiellement par des mesures inhumaines qui frappent tout le monde et se traduisent par des taux d'émigration élevés. Il serait impossible d'ignorer que le durcissement extrême du blocus est la principale raison qui a poussé un nombre important de Cubains à opter pour des voies temporaires ou permanentes d'épanouissement personnel hors de l'Île, ce qui a un impact dévastateur sur les familles et la Patrie.

Monsieur le Président,
Le droit à l'alimentation est un droit humain. Le coût cumulé de 4 mois de blocus économique équivaut à 1,6 milliard de dollars. Ce montant permettrait d'assurer, pendant un an, la remise à toutes les familles cubaines du panier alimentaire standard dont la population a bénéficié pendant des décennies et qui, aujourd'hui, ne suffit pas à satisfaire tous les besoins, mais répond aux besoins indispensables de tous à des prix fortement subventionnés.
Les mesures du blocus se traduisent en affres constantes pour trouver des ressources qui permettront de payer les cargaisons ponctuelles que le pays commande et qui sont si nécessaires pour la consommation de la population.
Le blocus économique prolongé a également un impact très grave sur la production d’aliments à Cuba, en entravant la disponibilité de carburant, de semences, d'engrais, d'aliments pour animaux, de pesticides et d'autres intrants, en plus des difficultés déjà décrites pour le transport maritime et la disponibilité de l'électricité.
On sait, puisque les États-Unis le manipulent jusqu'à l'épuisement et que vous l'entendrez certainement de la bouche de leur représentant dans les prochaines minutes, qu'en vertu de dispositions légales datant de l'an 2000, le gouvernement de ce pays permet, dans le cadre de l'interdiction absolue d'exporter vers Cuba, l'exportation exceptionnelle de denrées alimentaires par le biais de licences.
Il s'agit de ventes à sens unique et soumises à des limitations extraordinaires, notamment l'interdiction pour ces transactions de disposer de tout type de crédit ou de financement.
La licence n'est accordée que pour les ventes payées au comptant et à l'avance. Les produits ne peuvent être transportés que sur des navires étasuniens qui retournent vides à leur port d'origine.
Face à la nécessité de couvrir les besoins de consommation alimentaire de la population, Cuba utilise depuis des années cette possibilité limitée, malgré ses conditions draconiennes. Cependant, ces transactions pourraient devenir de véritables échanges commerciaux et être beaucoup plus dynamiques et importantes si le blocus n'existait pas.
Ce même gouvernement qui autorise ces ventes prive Cuba des ressources financières dont elle a besoin pour effectuer des importations, y compris de denrées alimentaires ou d’intrants pour l'industrie alimentaire, de n'importe quel pays du monde, et pas seulement des États-Unis.
Le droit humain à la santé devrait être sacré. Cuba est capable de produire près de 60 % de ses médicaments de base. Il ne lui a pas été possible de garantir ce potentiel ces dernières années en raison du renforcement extrême des mesures contre notre pays qui ont coûté des vies, augmenté la mortalité infantile et réduit l'espérance de vie des Cubains.
Il suffirait de disposer de l'argent dont Cuba est privée par seulement 25 jours de blocus, soit 339 millions de dollars, pour garantir pendant un an la production et la disponibilité d'antibiotiques, d'analgésiques, d'hypotenseurs et de nombreux autres médicaments de première nécessité dont nos malades, y compris les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes, ont besoin.
Avec 12 millions de dollars, Cuba pourrait acheter l'insuline nécessaire à tous nos diabétiques. En un seul jour, le blocus entraîne des pertes d’une valeur supérieure à ce montant.
Les dommages causés par 9 jours de blocus équivalent aux 129 millions de dollars nécessaires pour importer le matériel médical jetable utilisé annuellement dans notre pays, comprenant coton, seringues, cathéters, aiguilles et sutures, entre autres fournitures et tous les réactifs indispensables au système national de santé.
15 minutes de blocus, moins que ne durera ce discours, équivalent à 144 000 dollars de pertes pour Cuba, soit l'argent dont nous avons besoin pour acquérir les prothèses indispensables à nos enfants et adolescents qui souffrent de déficiences auditives.
Il est toujours impossible d'avoir accès à des équipements médicaux, des traitements et des médicaments provenant d’entreprises étasuniennes, si bien que nous devons les acheter à des prix exorbitants à travers des intermédiaires, ou les remplacer par des génériques moins efficaces, même pour les nouveau-nés et les enfants malades.
Le gouvernement des États-Unis est tout à fait conscient de l'impact direct et indirect de sa politique sur le système de santé cubain. Il est parfaitement au courant de la souffrance et de l'angoisse qu'elle provoque, ainsi que des conséquences en matière de traitements incomplets ou retardés, d'interventions chirurgicales reportées et de pénurie de matériel de santé. Il ne peut pas cacher que son but, en toute conscience, est de nuire à la population.

Monsieur le Président,
Aucun gouvernement ne devrait avoir pour politique la tâche d'appauvrir et de provoquer des pénuries dans d'autres pays, encore moins dans un pays voisin qui n'a pris aucune mesure à l'encontre du sien. Il s'agit d'un châtiment collectif proscrit par le Droit international et le Droit humanitaire international.
Parmi les mesures de renforcement du blocus appliquées ces dernières années, se distingue par son caractère calomnieux et les énormes dommages économiques et humanitaires qu'elle provoque indirectement, la décision étasunienne d'inscrire Cuba sur une liste de son Département d'État qui qualifie, de manière arbitraire, des pays de commanditaires du terrorisme.
Par contre, la tolérance et l'indifférence du gouvernement étasunien persistent à l'égard d'individus et de groupes qui organisent, financent et mènent aujourd'hui des actions violentes et terroristes contre Cuba à partir du territoire de ce pays. En témoigne la récente libération par les autorités judiciaires des États-Unis d'un individu qui, le 30 avril 2020, en pleine rue, a ouvert le feu et tiré 32 cartouches de fusil mitrailleur sur l'ambassade de Cuba à Washington DC.
Cette liste n'a aucune légitimité. Elle ne contribue pas le moins du monde à l'effort international de lutte contre le terrorisme, mais au contraire lui nuit. Il s'agit d'un instrument de coercition politique par le biais d'actions économiques de châtiment et de menace.
La présence d'un pays sur cette liste active automatiquement une série de mesures coercitives qui, dans le cas de Cuba, s'ajoutent au blocus déjà existant. Parmi ces mesures, se distingue la capacité d'intimider les institutions financières internationales et d'autres pays qui craignent des représailles de la part des États-Unis s'ils entretiennent des relations avec Cuba.
Depuis le début du mandat du Président Joseph Biden, on a enregistré 1 064 refus de fournir des services à des entités cubaines par des banques étrangères par crainte d'amendes étasuniennes.
Les services bancaires sont refusés à nos ressortissants dans de nombreux pays, par le simple fait d’être des citoyens cubains, ce qui est profondément discriminatoire.
Par ailleurs, le bénéfice du visa électronique accéléré (connu sous le nom d'ESTA) pour entrer aux États-Unis est refusé aux citoyens des pays qui jouissent de ce privilège, pour le seul fait d’avoir voyagé à Cuba.
L'année dernière, plus de 300 000 citoyens européens ayant visité Cuba se sont vu refuser ces visas accélérés. Pour amplifier leur effet d'intimidation, les listes des personnes refusées sont rendues publiques.
Les États-Unis cherchent par tous les moyens à empêcher le redressement économique de Cuba en frappant le tourisme, l’une des principales sources de revenus. Ils pensent avoir le droit d'imposer aux ressortissants d'autres nations les pays qu'ils ne peuvent pas visiter, sous peine de représailles. Au moyen de cette arme politique, ils bafouent la liberté de voyager de ses propres citoyens et de ceux des autres pays.
Le gouvernement des États-Unis sait très bien que Cuba ne parraine pas le terrorisme et n'a aucun lien avec lui. La présence de notre pays sur cette liste, outre qu'elle est totalement injustifiée, témoigne clairement de l'absence d'arguments politiques ou éthiques pour justifier la guerre économique qu'ils nous imposent.

L'actuel président des États-Unis a hérité de cette décision néfaste prise par son prédécesseur 9 jours avant de quitter la Maison Blanche. Toutefois, le président Joseph Biden a toutes les prérogatives pour signer à tout moment un document qui retire Cuba de cette liste fallacieuse, sur laquelle elle n'aurait jamais dû figurer. Ce serait la seule chose moralement et juridiquement correcte à faire.
La communauté internationale reconnaît largement que Cuba n'est pas un pays terroriste.
Les déclarations de gouvernements, de partis, de parlements, de mouvements de solidarité, d'associations de Cubains vivant à l'étranger, d'organismes internationaux ont été diverses, de même que les initiatives signées par d'anciens présidents, de nombreux membres du Congrès des États-Unis, des journalistes et des intellectuels qui ont exigé le retrait de Cuba de cette liste. Nous rappelons également la déclaration signée par 123 pays dans un but semblable dans le cadre du Conseil des droits de l'Homme.

Monsieur le Président,
Au cours de l'année écoulée, le gouvernement des États-Unis a annoncé des mesures qu'il a présentées au public comme de soi-disant allègements du blocus économique. Personne ne doit s’y méprendre. Il n’en est rien.
Dans un but politique évident, il a proclamé des exceptions dans le vaste ensemble d'interdictions et de représailles pour soi-disant offrir des opportunités au secteur privé de l'économie cubaine.
Il s'agit d'une démarche stérile et trompeuse. Aucune de ces mesures n'est réellement en vigueur et s’avèrent inapplicables.
Le petit entrepreneur privé cubain subit lui aussi les conséquences du blocus, tout comme l'ensemble de la population. Les  prétendues opportunités se heurtent aux réglementations et aux interdictions qui sont conçues pour paralyser l'ensemble de l'économie cubaine.
Notre gouvernement encourage le développement harmonieux de toutes les formes de gestion économique, y compris les petites et moyennes entreprises privées et publiques. Cuba est une seule et son système économique l'est aussi. Les États-Unis n'ont aucun droit de s'immiscer dans notre ordre constitutionnel et dans notre modèle économique en transformation, ni d'intervenir dans les affaires intérieures de notre pays, ni dans celles d'aucun autre pays.
Le blocus économique n'est pas le seul instrument d'agression des États-Unis contre Cuba. Il est accompagné et complété par une machinerie puissante, toxique et généreusement financée par des fonds fédéraux destinés à la guerre cognitive ou non conventionnelle, à la désinformation systématique, à l'entretien de la confusion, à l'incitation à la violence et à la promotion de l'apathie, du pessimisme et de la méfiance.
Avec cette opération communicationnelle de discrédit permanent, ils tentent cyniquement de rendre le gouvernement cubain responsable de l'impact causé, de manière intentionnelle, par le siège étasunien contre notre population, poursuivant ses visées de changement de régime, de domination politique, d'effondrement économique et d'explosion sociale, suivant le même modèle que le brutal mémorandum du sous-secrétaire d'État Lester Mallory, daté du 6 avril 1960, dont je citerai cet extrait :
« La majorité des Cubains soutiennent Castro. Il n'y a pas d'opposition politique efficace... Le seul moyen prévisible d'aliéner le soutien intérieur est le désenchantement et le mécontentement fondés sur l'insatisfaction économique et les difficultés.... Tous les moyens possibles doivent être rapidement mis en oeuvre pour affaiblir la vie économique de Cuba... Un plan d'action qui, tout en étant aussi habile et discret possible, fera les plus grandes percées possibles pour priver Cuba d'argent et de fournitures, réduire les salaires monétaires et réels, provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement ». Fin de citation
Jusqu'à quand, Messieurs ? Laissez Cuba vivre, vivre en paix ! Let Cuba live ! Let Cuba live in peace  !

Monsieur le Président,
Dans quelques jours, il y aura une élection présidentielle aux États-Unis. Le gouvernement qui en sortira vainqueur, quel qu'il soit, aura la possibilité de décider s'il poursuit l'approche infructueuse et les mesures d'encerclement inhumaines des six dernières décennies ou s'il écoute enfin, démocratiquement, son propre peuple et, également, l'écrasante majorité de la communauté internationale, et s'il permet à notre peuple de développer tout son potentiel et ses capacités réelles.
Quoi qu'il en soit, il trouvera de la part de Cuba une ferme détermination à défendre son droit souverain à construire son propre avenir, indépendant, socialiste, libre de toute ingérence étrangère et attachée à la paix, au développement durable, à la justice sociale et à la solidarité.
Il trouvera également la volonté d'engager un dialogue sérieux et responsable, de progresser vers une relation constructive et civilisée, fondée sur l'égalité souveraine, le respect mutuel et le bénéfice réciproque pour les deux peuples, tout en étant conscients des profondes divergences politiques entre nos gouvernements.
Notre peuple et notre gouvernement apprécient et vous remercient profondément pour toutes les précieuses expressions de soutien et de solidarité.
La dénonciation du blocus a été l'un des thèmes les plus fréquemment mentionnés lors du débat durant le récent Segment de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies. Pas un seul pays ne s'est prononcé en faveur de la politique criminelle imposée à Cuba.
Ils se sont exclamés : « Cuba is not alone ! » [Cuba n'est pas seule]
Ce sentiment est également de plus en plus exprimé à l'intérieur des États-Unis, y compris par les Cubains qui y vivent et leurs descendants.
Cuba is not alone !

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les représentants permanents,
Chers délégués,
Depuis 1992, cette Assemblée s'est prononcée sans équivoque en faveur de la levée du blocus. Les raisons qui justifient cette demande sont aussi valables aujourd'hui qu'elles ne l'étaient à l'époque, si ce n'est plus.
Dans quelques instants, les écrans électroniques de cette salle s'allumeront et vous, représentant vos nations, enregistrerez une fois de plus votre position sur le blocus contre Cuba.
Par vos votes favorables, vous réaffirmerez le droit de notre peuple et de tous les peuples à défendre leur indépendance, leur souveraineté et leur autodétermination, sans ingérence ou intervention étrangère.
En appuyant sur le bouton vert sur vos bureaux, vous confirmerez, comme cela a déjà été le cas à 31 reprises, que le blocus contre Cuba constitue une violation flagrante de la Charte des Nations Unies et du Droit international et qu'il doit cesser.
Le soutien à la résolution enverra un message fort et un appel respectueux et clair à l'actuel et au prochain président des États-Unis pour qu'ils utilisent leurs prérogatives exécutives afin de réparer la grave injustice commise à l'encontre de notre peuple.
Ce que la résolution réclame n'est en aucun cas une concession à Cuba ; elle ne demande pas un acte généreux ou un traitement préférentiel. Elle demande simplement que cessent les abus et les injustices.
Cuba a le droit de vivre sans blocus. Les Cubains le disent au Président Joseph Biden :
Abattez le blocus !
Les défis colossaux ne nous découragent pas. Comme l'a déclaré le commandant en chef Fidel Castro Ruz, je cite : « Nous continuerons à résister aux conséquences du blocus, qui sera un jour vaincu grâce à la dignité des Cubains, la solidarité des peuples et l'opposition quasi absolue des gouvernements du monde, ainsi que par le rejet croissant du peuple étasunien ». Fin de citation.
Votre soutien à la Résolution sera également une juste reconnaissance de la résistance héroïque du peuple cubain, noble, digne et solidaire.
En son nom, je vous demande respectueusement de voter en faveur du projet L.6, intitulé « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis d'Amérique à Cuba ».

Je vous remercie de votre attention.