
Tegucigalpa. –Toutes les significations, tous les symbolismes qui étaient présents dans cette salle, nous permettent d'affirmer que nous avons vécu « une rencontre d'amour, de solidarité, d'amitié, de respect et de coopération », a déclaré le Premier secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, à plus d'une centaine de Cubains et de Honduriens avec lesquels il s'est entretenu le 8 avril dans l’après-midi, à la veille de sa participation, à la tête de la délégation cubaine, au 9e Sommet des chefs d'État et de gouvernement de la CELAC.
Le président s'est entretenu avec des représentants des brigades médicales et éducatives cubaines qui travaillent dans ce pays, ainsi qu'avec des membres des mouvements de solidarité, auxquels il a réitéré son engagement à faire en sorte que la Révolution cubaine sorte victorieuse des défis actuels, et que le Honduras et le peuple hondurien puissent continuer à compter sur Cuba.
Bruno Rodriguez Parrilla, membre du Bureau politique et ministre des Relations extérieures, et l'ambassadeur cubain, Juan Roberto Loforte Osorio, assistaient à la rencontre. Daniel Sponda, ministre de l'Éducation, Annarella Vélez, ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine, et Luther Castillo Harry, secrétaire d'État au Bureau de la science et de la technologie de la République du Honduras, entre autres dirigeants, étaient également présents du côté hondurien.
Selon le Dr Rafael Antonio Broche Morera, chef de la Brigade médicale cubaine, 128 coopérants de toutes les spécialités – en majorité des femmes – travaillent au Honduras et sont présents dans les différents territoires et hôpitaux de Tegucigalpa et du reste des villes.
Quant au professeur Rolando Rodriguez Rollero, chef de la Brigade éducative, il a donné des détails sur le travail des 131 enseignants – 86% de femmes –, dont la contribution à l'éducation locale permettra au Honduras d'être déclaré territoire sans analphabétisme en juin, grâce au programme Yo sí puedo (Moi, je peux).
Il a également évoqué les accords de coopération auxquels participent nos éducateurs (dont la plupart d’entre eux –113 –, sont diplômés en master et docteurs en sciences) et l'impulsion que recevra le programme Yo sí puedo seguir (Moi, je peux continuer) afin de de permettre aux personnes alphabétisées d’approfondir leurs apprentissages.
Grâce au programme « Yo sí puedo », 395 000 Honduriens, dont 750 personnes âgées de plus de 90 ans, ont appris à lire et à écrire. La plupart d'entre elles vivent dans des zones rurales, mais des milliers de citadins ont également été alphabétisés.
« Les Honduriens nous remercient constamment pour ce que nous faisons, pour leur apprendre à lire et à écrire, mais c'est nous qui sommes reconnaissants de pouvoir travailler avec des personnes aussi sensibles et aussi respectueux », a déclaré le professeur Rodriguez Rollero.
Les enseignants cubains sont revenus dans ce pays en 2022, après l’élection à la présidence de Xiomara Castro, alors qu'une brigade éducative y avait travaillé du début du siècle jusqu'en 2009.
LE HONDURAS ET CUBA : UN FAISCEAU DE SOLIDARITÉ
Avec des mots chaleureux et sincères, Erasto Reyes, président de la Société d'amitié Honduras-Cuba, a déclaré : « le peuple reconnaissant de ce pays sera à jamais aux côtés de Cuba », car la fraternité et l'amitié entre les deux peuples sont profondes, depuis l'époque des guerres d'indépendance, qui ont amené Maceo, Gomez, Flor Crombet, Marti, et tant d'autres patriotes.
La légendaire combattante hondurienne et grande amie de Cuba, Doris Gutiérrez, qui occupe la fonction de Désignée présidentielle (semblable à celle d’une vice-présidente de la République), a exalté le rôle des femmes d'Amérique latine et des Caraïbes dans les luttes de nos peuples depuis plus de 200 ans, car, a-t-elle rappelé : « nous, les femmes, sommes aussi les gestionnaires des grandes révolutions du monde ». Par ailleurs, elle a manifesté la solidarité permanente et l'accompagnement des femmes de notre Amérique à la Révolution cubaine.
« Cuba est un peuple qui partage ce qu'il a, comme la santé et l'éducation, et qui le fait avec l'âme de la solidarité avec nos peuples », a-t-elle déclaré.
AMOUR FRATERNEL
S’adressant aux membres des mouvements de coopération et de solidarité cubaine au Honduras, Diaz-Canel a expliqué la raison de son séjour au Honduras pour participer au 9e Sommet de la Celac.
La communauté a été dirigée cette année, leur a-t-il dit, « par une sœur, par une amie de Cuba, une personne que nous aimons, que nous admirons beaucoup à Cuba, et que nous respectons pour sa détermination, pour son courage, pour la façon dont elle démontre la véritable lignée des femmes latino-américaines, la compañera présidente Xiomara ».
« Les temps à Cuba sont difficiles (...). Nous aurions souhaité ne pas nous éloigner du pays dans une situation comme celle que nous vivons, mais c'était nécessaire. Il était impossible de ne pas assister (au Sommet) en raison de notre engagement envers le Honduras et, bien sûr, en raison de notre engagement envers la CELAC et nous devions être auprès de notre sœur Xiomara Castro durant cette rencontre », a-t-il précisé.
Cuba, a-t-il ajouté, apporte à la CELAC « un message de paix, c'est-à-dire la défense de l'Amérique latine et des Caraïbes en tant que Zone de paix, une déclaration qui fut approuvée lors du 2e Sommet, à La Havane. Nous apportons également un message d'unité, parce que l'unité est tout à fait nécessaire en ce moment ».
Une unité indispensable, a-t-il affirmé, à l'heure où le gouvernement des États-Unis mène une politique agressive et méprisante à l'égard des peuples d'Amérique latine et des Caraïbes.
Diaz-Canel a dénoncé les pressions exercées pour que la Révolution cubaine, la Révolution bolivarienne et la Révolution nicaraguayenne soient condamnées, ainsi que les pressions visant à discréditer l'énorme travail politique et social réalisé par le gouvernement hondurien.
Ils insistent aussi, a-t-il dit, pour discréditer le travail de nos brigades médicales.... Car, a-t-il expliqué, tout cela dérange l'empire. À Cuba, a-t-il ajouté plus loin, les médicaments manquent, il y a des pénuries, mais nos brigades médicales et éducatives sont là, et elles travaillent avec plaisir, et elles le font par motivation et, surtout, elles le font avec qualité professionnelle et aussi avec qualité humaine.
Elles le font, a-t-il ajouté, avec affection, dévouement et sacrifice, pour le bien-être du peuple hondurien, tout comme le font les médecins cubains dans plus de 52 pays.
Malgré cela, a dit le président cubain en réitérant ses dénonciations, le gouvernement des États-Unis mène une campagne de dénigrement contre nos médecins, comme cette semaine dans les pays des Caraïbes, où ils ont envoyé des représentants, qui se sont ridiculisés et ont été terriblement déçus, parce que les pays des Caraïbes ont beaucoup de dignité.
C’est cette administration qui a appliqué 243 mesures à notre pays, a déclaré Diaz-Canel aux coopérants et aux amis de la solidarité. Une administration dont l'une des premières décisions lors de la « deuxième saison [de Trump] », a été de relancer toutes ces mesures et de nous réinscrire immédiatement sur la liste des pays qui soi-disant soutiennent le terrorisme.
Mais contre toutes ces manœuvres, vous avez ici des médecins cubains, vous connaissez leur importance, et il y a aussi la brigade éducative, qui a pris l’engagement de contribuer à l'éradication de l'analphabétisme au Honduras, a-t-il souligné.
Diaz-Canel a passé en revue la contribution des enseignants cubains, grâce à la méthode « Yo sí puedo», dans le cadre des programmes de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique-Traité de commerce des peuples (ALBA-TCP).
Le chef de l'État a ensuite commenté, avec affection et passion, la solidarité dont Cuba a bénéficié de la part du peuple hondurien, ce qui, a-t-il dit, s'explique par des raisons historiques.
Entre nos peuples, a-t-il souligné, il existe des liens historiques qui ne peuvent ni être rompus par les provocateurs ni par ceux qui cherchent la désunion, ni par ceux qui méprisent nos peuples. Et vous, a-t-il dit aux représentants du mouvement de solidarité, vous avez été cohérents avec l'histoire qui nous unit.