
Les sanctions économiques imposées unilatéralement par certains États tuent. C'est ce que nous rappelle une publication du site vénézuélien d’information et d’analyse Mision Verdad (Mission Vérité), basée sur une étude de la revue The Lancet Global Health.
L'analyse, dirigée par les économistes Francisco Rodriguez, Silvio Rendon et Mark Weisbrot, et étayée par des données provenant de 152 pays, indique que ces mesures restrictives « imposées par les États-Unis ou l'Union européenne ont été responsables de 564 258 décès par an entre 1971 et 2021 ».
Bien que l'objectif déclaré soit de forcer un changement de comportement, selon les chercheurs, « toutes les sanctions économiques fonctionnent, à terme, comme des sanctions sanitaires », affectant l'accès aux services médicaux, la sécurité alimentaire et le développement socio-économique, ce qui porte particulièrement préjudice « aux enfants, aux femmes et aux populations les plus marginalisées ».
Un autre article publié dans la revue révèle que les sanctions ont entraîné une « augmentation de 3,1 % de la mortalité infantile et une hausse annuelle de 6,4 % de la mortalité maternelle entre 1990 et 2019 ».
Il y est affirmé que l'augmentation des sanctions a été constante depuis 1950, selon la base de données mondiale sur les sanctions (GSDB). Cependant, « leur taux de réussite dans la réalisation de leur objectif déclaré reste d'environ 30 % ».
Selon le site Mision Verdad, « le Venezuela, soumis à des sanctions depuis 2017, a enregistré entre 2012 et 2020 une contraction économique de 71 % et des pics de pénurie qui ont directement affecté la disponibilité des traitements oncologiques et des rétroviraux. En Irak, l'embargo imposé après l'invasion du Koweït a coïncidé avec la mort de plus de 500 000 enfants au cours des années 1990, selon l'Unicef », souligne-t-il.
« La Syrie a accumulé les cycles de sanctions successifs depuis 2011, renforcés par la loi César en 2020, et compte aujourd'hui 90 % de sa population sous le seuil de pauvreté.
Dans le cas de Cuba, selon le dernier rapport présenté aux Nations Unies, quatre mois de blocus seulement « équivalent au financement nécessaire pour couvrir les besoins de base en médicaments du pays pendant un an ».
« Pour les pays soumis à des sanctions, les pénuries induites ne sont pas une intervention chirurgicale, mais une forme durable de coercition. Avec 564 000 décès supplémentaires par an, la qualification de “mesure non violente” s'effondre », peut-on lire dans la publication.






