
(Traduction de la version sténographique de la Présidence de la République)
Chers amis et frères de lutte, nous sommes réunis aujourd'hui pour commémorer une défaite : celle du projet impérialiste qui visait à ne faire qu’une seule bouchée des peuples depuis le rio Bravo jusqu’à la Patagonie.
Aujourd'hui, nous célébrons un exploit d'unité, un triomphe de Notre Amérique, qui, il y a vingt ans, a dit non au projet néolibéral d'intégration, non au pillage des ressources, non à la privatisation des services essentiels, non à l'augmentation de la pauvreté et des inégalités sur le continent.
Le 4 novembre 2005 s’est inscrit dans l'Histoire du continent avec un cri d'indépendance et de rébellion. Ce jour-là, l'Amérique latine a crié d'une seule voix : « Non à la ZLEA ! » [Zone de libre-échange des Amériques].
Vingt ans se sont écoulés depuis cet enterrement à Mar del Plata, où les peuples d'Amérique ont enseveli un plan impérialiste déguisé en intégration qui prétendait soumettre nos économies, nos cultures et nos vies au grand capital transnational.
Il ne s'agissait pas de libre-échange, mais de libre exploitation. Il ne s'agissait pas d'intégration, mais de subordination absolue.
Le développement des petites ZLEA qui ont été signées le confirme, le traitement arrogant et méprisant, comme celui de maître à serviteur, que l'empire a réservé aux pays dont les gouvernements de l'époque avaient signé des accords qui sont aujourd’hui lettre morte, alors que l'empereur en place décide d'imposer des mesures coercitives et des droits de douane élevés.
En repensant à ces heures, vingt ans plus tard, il est inévitable d'évoquer les actions de deux grands personnages de l'Histoire latino-américaine et mondiale, qui se sont opposés à cette initiative dès ses origines. Deux leaders dont l'héritage digne et unificateur nous accompagne et nous accompagnera à jamais: les commandants Fidel Castro Ruz et Hugo Chavez Frias.
Fidel, avec sa vision révolutionnaire et anti-impérialiste profonde, a critiqué publiquement le capitalisme transnational mondialisé, défiant ce qui semblait être le « sens commun de l'époque ».
Les événements « Mondialisation et problèmes de développement » et les « Rencontres hémisphériques de lutte contre la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) », qu'il a mis en place, la « Campagne continentale de lutte contre la ZLEA », ainsi que ses discours et interventions de ces années-là, ont été de solides piliers pour le démantèlement de ce projet impérialiste.
À ses côtés, Chavez a présenté l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA) comme une alternative à la ZLEA. Une intégration fondée sur la coopération et non sur la concurrence, sur la fraternité et non sur le profit. Ces géants nous ont montré la voie. Ils nous ont enseigné que l'intégration n'est pas une chimère, mais une nécessité historique qui ne peut se construire sur les ruines de notre souveraineté.
Les principes ne sont pas négociables, et la dignité et la valeur des peuples sont plus fortes que toutes les armes de l'empire le plus puissant de l'Histoire.
Sur cette voie, nous avons connu des avancées et aussi des reculs qui semblent parfois douloureusement définitifs, mais la lutte continue. La victoire historique que nous célébrons aujourd'hui est un encouragement fondamental face aux énormes défis auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui, avec l'unité comme bouclier et comme rempart.
La menace persistante d'une intervention militaire au Venezuela est de plus en plus alarmante. Le génocide et le nettoyage ethnique dans la bande de Gaza et les tentatives d'annexion de la Cisjordanie persistent, malgré les accords. Et le blocus des États-Unis contre Cuba s'intensifie en paroles et en actes, y compris au milieu de la dévastation à laquelle nous sommes actuellement confrontés dans l'est du pays à la suite du passage d'un violent ouragan.
Aujourd'hui, c’est toujours le moment de faire preuve d'unité, et ce moment est indispensable et saurait être remis à plus tard . Cette prise de conscience continentale du leader historique de la Révolution cubaine reste d'actualité, je cite : « Jusqu'à quand allons-nous rester dans la léthargie ? Jusqu'à quand allons-nous être les pions sans défense d'un continent que son libérateur avait conçu comme plus digne, plus grand ? […] Jusqu'à quand allons-nous rester divisés ? Jusqu'à quand allons-nous être victimes d'intérêts puissants qui s'acharnent sur chacun de nos peuples ? Quand allons-nous lancer la grande consigne de l'union ? Nous lançons la consigne de l'unité au sein des nations, pourquoi ne pas lancer également la consigne de l'unité des nations ? »
Luttons pour une Amérique latine et des Caraïbes réellement et définitivement libérées du joug impérialiste. Luttons pour des sociétés équitables et dignes où les droits fondamentaux ne seront pas l'apanage de quelques-uns, mais des bénéfices pour tous. Luttons sans relâche pour la Grande Patrie bolivarienne, libre et souveraine, qui fut le rêve et l'engagement de nos grands penseurs.
Répétons-le : Non à la ZLEA ! Oui à l'intégration latino-américaine et caribéenne ! Vive Fidel et Chavez ! Un monde meilleur est possible, nécessaire et urgent !
Hasta la victoria siempre, compañeros !






