
Cher Gustavo Petro, président de la République de Colombie,
Cher Antonio Costa, président du Conseil européen,
Excellences, chefs d'État et de gouvernement,
Distingués chefs de délégations et participants,
Santa Marta, qui célèbre son cinquième centenaire et qui a été le théâtre de la disparition physique du Libertador Simon Bolivar, se dresse aujourd'hui comme l'épicentre du dialogue politique et de la coopération entre des pays des deux côtés de l'Atlantique.
Nous nous réunissons dans cette ville symbolique, où résonnent avec plus de force les paroles du Libertador de l'Amérique, lorsqu'il déclara : « La confiance doit nous apporter la paix. La bonne foi ne suffit pas, il faut la montrer, car les hommes voient toujours et pensent rarement. »
Comment oublier les idées de Bolivar, père de l'idéologie d'unité et d'intégration des peuples d'Amérique, en ces moments de grands défis et de risques qui menacent gravement la paix dans le monde et dans notre région ?
Nous ne pouvons ignorer, dans ce grand rendez-vous, l'attaque irrationnelle du gouvernement étasunien contre le Venezuela et le déploiement en cours d'une opération militaire offensive étasunienne dans les Caraïbes, sous le faux prétexte de la lutte contre le trafic de drogue. Il s'agit d'une menace inacceptable d'agression, de violation de la souveraineté, qui sape la paix et la coopération que les pays d'Amérique latine et des Caraïbes souhaitent et doivent préserver.
Il nous semble indispensable que la Déclaration finale de ce Sommet de Santa Marta reflète sans réserve cette réalité qui nous menace tous.
Face à cette offensive hégémonique impérialiste et à la volonté de réactiver la doctrine Monroe, nous réaffirmons notre soutien indéfectible au gouvernement vénézuélien, à son Président et à l’ héroïque peuple bolivarien. La communauté internationale doit se mobiliser pour mettre fin à cette agression directe et aux actions militaires dans les Caraïbes, qui mettent en danger la paix, la stabilité et la sécurité régionales.
Nous soutenons également nos frères colombiens et mexicains qui, comme tous, sont également victimes de cette menace.
L'Amérique latine et les Caraïbes doivent rester une zone de paix, comme cela a été proclamé en 2014 à La Havane, lors du 2e Sommet de la Celac.
Le génocide brutal perpétré par Israël à Gaza, qui a plongé le peuple palestinien dans une crise humanitaire dramatique, ne sera pas non plus oublié dans la conscience de l'Humanité.
Excellences,
Les progrès réalisés dans le cadre de notre partenariat birégional depuis le dernier sommet de Bruxelles ne sont pas suffisants. Néanmoins, nous pensons qu'il est possible d'approfondir nos liens, fondés sur la confiance et le respect de l'égalité souveraine, la non-ingérence dans les affaires intérieures des États et le droit inaliénable de chaque pays à décider de son propre système politique et socio-économique, sans imposer de modèles culturels, démocratiques et politiques ou de droits de l'Homme, ni de barrières commerciales ou financières qui entravent le développement de notre région. Les politiques d'exclusion et de xénophobie doivent cesser afin de contrer les flux migratoires et d'accroître les échanges équitables, le financement climatique et l'aide au développement, ainsi que d'annuler la dette extérieure, déjà remboursée plusieurs fois.
Une approche plus solidaire et coopératif entre les pays de l'Union européenne et de la Celac permettra de traduire la volonté politique en engagements concrets et de mieux relever les défis mondiaux. Des secteurs prioritaires tels que la lutte contre le changement climatique, la sécurité alimentaire, le financement du développement, le transfert de technologies, les énergies renouvelables, la transformation numérique, la recherche scientifique et l'innovation, le commerce et l'investissement, nécessitent une coopération accrue.
Excellences,
Cuba a toujours plaidé en faveur d'un dialogue respectueux entre égaux, avec une CELAC représentative de notre unité dans la diversité, défenseure de ses principes fondateurs et de ses valeurs communes.
Nous nous opposons à toute forme d'imposition extérieure qui chercherait à soumettre l'un de ses États membres ou porterait atteinte à sa souveraineté. À cet égard, nous rejetons l'exclusion de trois pays de notre région du Sommet des Amériques, désormais reporté.
Nous apprécions l'attitude digne, courageuse et fondée sur des principes de la majorité des pays ici présents qui, malgré les pressions considérables auxquelles ils ont été soumis, ont exigé avec force aux Nations unies la fin du blocus imposé par les États-Unis contre notre pays depuis plus de 60 ans et ont rejeté son impact extraterritorial.
Nous apprécions les dénonciations de la décision arbitraire de nous inclure à nouveau dans la liste illégale et unilatérale des pays prétendument commanditaires du terrorisme.
Le monde a été témoin du pouvoir de la vérité. Les stratégies d'étouffement économique, de chantage et d'intoxication médiatique du gouvernement des États-Unis à l'encontre de notre pays ont été exposées, y compris les calomnies qui visent à remettre en question le travail altruiste de la coopération médicale internationale de Cuba.
Nous espérons que ce Sommet birégional contribuera à renforcer une relation plus solide entre la CELAC et l'Union européenne, axée sur le développement inclusif et la coopération, avec un engagement et une capacité de dialogue accrus, sur la base de la réciprocité et sans ingérence, qui nous permettront d'atteindre nos objectifs et de construire des espaces d'intérêt commun.
Je vous remercie.






