ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
« La défense de la Patrie socialiste est le plus grand honneur et le devoir suprême de tout Cubain, et la trahison est le plus grave des crimes, et celui qui la commet est passible des sanctions les plus sévères », stipule l'article 4 de la Constitution de la République. Photo: Endrys Correa Vaillant

Le 11 juillet 2021, la plupart des médias internationaux se faisait l'écho de « l'état de chaos » à Cuba et des « manifestations civiques » du « peuple » contre le gouvernement révolutionnaire. Les heures du socialisme, selon eux, « étaient comptées sur l'Île ».
Jamais auparavant la manipulation de la vérité n'avait atteint une telle ampleur. La coordination de la grande presse dans ses actions contre un pays « ennemi des États-Unis » a battu tous les records. La dignité et l'éthique ont été remisées« jusqu'à nouvel ordre » dans les poches profondes de ceux qui pensent posséder le monde.
Comme il sied à un complot bien ficelé, tout a commencé bien plus tôt. Durant les derniers jours de juin 2021, la campagne de peur et de diabolisation contre la Révolution cubaine s’est renforcée sur les réseaux sociaux, articulée avec les médias numériques contre-révolutionnaires.
La Task Force Internet, créée en février 2018 a synchronisé l'arsenal des médias, des sites et des tueurs à gages numériques créés ou achetés pour générer le chaos, l'incertitude et la peur au sein de la population cubaine.
Les événements du 11 juillet faisaient partie d'un plan plus vaste de la Maison Blanche, qui prévoyait de passer à des actions plus sévères à l'encontre de Cuba, suite à « l'échec », proclamé par l'extrême-droite, de la politique menée par Barack Obama.
Il s'agissait d'une véritable thérapie de choc visant à décourager toute volonté de résistance et à briser la confiance des Cubains.
Une partie importante du plan consistait à commencer à « chauffer la rue » – comme l'indique avec une précision absolue le manuel de Gene Sharp – avec des actions telles que celles qui ont eu lieu dans le quartier de San Isidro, ou les provocations devant le ministère de la Culture et d'autres institutions.
Selon les calculs des auteurs et des commanditaires, tout était prêt : des mercenaires, des cyber-soldats et des criminels ont été payés avec les millions destinés à la subversion, et ils ont tenté de répéter le scénario de l'Iran et de la Bolivie en 2019, ils sont descendus dans la rue pour détruire, provoquer, fabriquer le prétexte qui justifierait l'action majeure, l'intervention « humanitaire » de l'armée étasunienne.
Dès le début des actions, les « manifestants » ont reçu le soutien public et avéré des législateurs étasuniens, des opérateurs politiques de la mafia anti-cubaine et des médias.
Ce furent des actions tramées et payées depuis Washington, en utilisant la haute technologie. Les contre-révolutionnaires ont agi en profitant du mécontentement provoqué par les coupures de courant, les pénuries et la crainte de l'augmentation des cas de covid-19.
La réponse ne s’est pas fait attendre. Comme en de nombreuses occasions où la Patrie a eu besoin de ses enfants, les révolutionnaires, usant du droit et du devoir établis par notre Constitution, suivant la tradition historique de la nation, sont sortis pour défendre la Révolution dans tout le pays, et ont vaincu la tentative contre-révolutionnaire.
DÉFENDRE CUBA ET SA RÉVOLUTION EST UN DROIT,
UN DEVOIR ET UNE TRADITION
Comme l'établit notre Constitution actuelle, approuvée par 86,85% des électeurs, les Cubains ont le droit « de lutter par tous les moyens, y compris la lutte armée, lorsqu'aucun autre recours n'est possible, contre quiconque tente de renverser l'ordre politique, social et économique établi par cette Constitution ».
L'article 4 stipule que « la défense de la Patrie socialiste est le plus grand honneur et le devoir suprême de chaque Cubain et la trahison de la Patrie est le plus grave des crimes, et quiconque la commet est passible des sanctions les plus sévères ».
En même temps, l'article 90, relatif à l'exercice des droits et des libertés prévus par la présente Constitution, établit le devoir de servir et de défendre leur terre.
Nos citoyens, protégés par la Loi, sont allés accomplir leur devoir de défendre leur patrie.
Dans notre pays, « l'exercice des droits des personnes n'est limité que par les droits d'autrui, la sécurité collective, le bien-être général, le respect de l'ordre public, de la Constitution et des lois », dit l'article 45 de la Constitution.
Les organisateurs des « manifestations » ont ouvertement reconnu le financement du gouvernement étasunienvisant à renverser l'ordre constitutionnel sur l'Île ; ils ont agi avec une impudence absolue, confiants dans le succès du plan yankee, comme l'avaient fait leurs acolytes de la baie des Cochons.
Ils ont tenté de prendre par la force les institutions du peuple, les unités de la Police nationale révolutionnaire, ont pillé des magasins, jeté des cocktails Molotov, lancé des pierres contre des hôpitaux, y compris un hôpital pour enfants, etc., et tout cela non pas par indignation ou comme un geste de protestation, mais dans le but manifeste de créer le chaos et d'encourager l'intervention étrangère.
Agir dans l'intérêt d'une puissance étrangère et mettre en danger la souveraineté et l'intégrité de la nation est inconstitutionnel, illégitime et immoral.
SEULE UNE RÉVOLUTION DU PEUPLE PEUT
ARMER LE PEUPLE
La Révolution cubaine n'a pas été le résultat d'une imposition extérieure, elle n'a pas été l'œuvre des circonstances ou du hasard. Fille de la « culture et des idées », elle est née comme le résultat du devenir historique de la nation. Sa semence est profondément populaire, humaniste et anti-impérialiste.
Ses enfants la vivent et la défendent parce qu'elle fait partie d'eux-mêmes. Depuis la résistance indigène, les rébellions d'esclaves, les guerres d'indépendance, la Moncada, la Sierra, ces racines s’entremêlent.
Dans le discours prononcé par Fidel à l'occasion du 26e anniversaire du débarquement de l'expédition du yacht Granma, le 11 décembre 1982, le Commandant en chef a déclaré : « Dès les premiers instants, nous avons clairement perçu la nécessité d'impliquer le peuple dans la défense du pays. Ainsi, dès le début, nous avons montré à l'impérialisme que nous étions prêts à nous battre et qu'il s'agissait d'une révolution du peuple, car seule une révolution du peuple peut armer le peuple. »
La création des milices nationales révolutionnaires et des Comités de défense de la révolution en 1960 a été la réponse aux tentatives d’enlever leur liberté aux Cubains. L'agressivité contre l'archipel n'a fait que renforcer dans le peuple la prise de conscience de l'importance de ne jamais baisser la garde contre l'ennemi qui rôde, car « l'histoire enseigne avec trop d’éloquence que ceux qui oublient ce principe ne survivent pas à l'erreur ».
La conviction doit toujours prévaloir que nos Forces armées révolutionnaires sont composées du peuple armé, du peuple en uniforme, comme le disait Camilo.
L'histoire épique de la résistance de la Révolution l'a prouvé. C’est le peuple qui a été le protagoniste de la victoire de Playa Giron, le héros de la défaite des bandes contre-révolutionnaires, l’agent invincible des organes de la Sécurité de l'État qui ont protégé la vie de Fidel et qui ont si souvent fait mordre la poussière de la défaite aux services spéciaux ennemis, y compris la cia.
Lors de la création des milices des troupes territoriales, Fidel nous a enseigné : « nous devons nous préparer à deux types de guerre : conventionnelle et populaire. C'est ce qui obligera les impérialistes à réfléchir à deux fois avant de commettre l'absurdité d'une invasion de notre pays. »
Le général d'armée Raul Castro a expliqué, des années plus tard, que « la guerre de tout le peuple signifie que, pour conquérir notre territoire et occuper notre sol, les forces impérialistes devraient se battre contre des millions de personnes et devraient payer de centaines de milliers, voire de millions de vies, la tentative de conquérir notre terre, d'écraser notre liberté, notre indépendance et notre Révolution, sans jamais y parvenir ».
Il en a été ainsi et il en sera ainsi. Nos ennemis devraient se battre contre des millions de personnes sans jamais parvenir à leurs fins. Chaque tentative se heurtera à la détermination d'un peuple fidèle à sa tradition de lutte, fidèle à son devoir, conscient de ses droits, respectueux de la loi et de la justice, autant de raisons qui sont ancrées dans notre histoire.