Le président des États-Unis Donald Trump a limogé son conseiller à la Sécurité nationale John Bolton.
« J'ai informé John Bolton hier soir que nous n'avions plus besoin de ses services à la Maison Blanche. Je suis en profond désaccord avec nombre de ses suggestions, comme d’autres au sein de cette administration », a écrit Trump sur son compte Twitter.
« Je remercie John pour ses services. Je nommerai un nouveau conseiller à la Sécurité nationale la semaine prochaine », a-t-il ajouté dans son message.
John « La Bombe » Bolton était le troisième à occuper ce poste sous l’administration Trump, après le général H.R. McMaster et Michael Flynn.
Selon la BBC, la nouvelle intervient au milieu d’informations de presse qui font état de divisions au sein de l'administration Trump au sujet de l'annulation du plan visant à inviter les dirigeants talibans aux États-Unis afin de discuter d'un accord.
Bolton était résolument opposé à tous pourparlers de paix, son mandat a été marqué par l'intensification des tensions avec l'Iran et la République populaire démocratique de Corée, l'ingérence incessante dans les affaires du Venezuela, le retrait du Traité sur les missiles de moyenne et de faible portée (INF), et le soutien au Brésil de Bolsonaro et Israël. En outre, il a été l'un des partisans les plus actifs de l'invasion de l'Irak en 2003.
John Bolton, selon certains de ses collègues de la Maison-Blanche, était devenu une sorte d'électron libre, il lançait ses propres initiatives et se fixait ses propres priorités.
LE TEMPS PRESSE
Le temps est compté pour l'administration de Donald Trump. Aucun de ses « grands rêves » de succès en politique internationale ne s'est réalisé et il semble qu'ils seront très difficiles à réaliser.
Avant sa campagne électorale, Trump s’était proposé d’entrer dans l'histoire comme l'homme ayant réussi à « dénucléariser » la République populaire démocratique de Corée et à mettre à genoux le peuple coréen, à retirer les troupes étasuniennes d'Afghanistan, à gagner en Syrie et à avoir obtenu la réélection en brandissant le sceptre triomphal des empereurs romains.
Mais les choses se sont compliquées. La politique étrangère est beaucoup plus complexe que ses rêveries fiévreuses et les échecs ne se sont pas fait attendre. Michael Pompeo, John Bolton, Marco Rubio et d'autres lui ont offert la « possibilité » d'obtenir une victoire retentissante au Venezuela. Pour eux ce serait « une simple promenade », mais le « génie » de ses fonctionnaires agressifs l'a conduit à un autre échec.
Le temps presse pour l'extrême droite proche de Trump. Même en cas d'un second mandat de l’actuel président, la ligne dure suivie jusqu'à présent ne saurait fonctionner, comme le savent Rubio, Pompeo, Bolton et compagnie ; c'est pourquoi ils essaient de « serrer la vis » et compliquer les choses au point que le prochain gouvernement, quel qu'il soit, ne puisse inverser la situation.
Ils avaient besoin coûte que coûte d’une victoire, mais celle-ci n’a pas été au rendez-vous. Des pays « têtus » et courageux comme Cuba et le Venezuela résistent toujours, et le monde se refuse à être placé sous l’hégémonie unique des Etats-Unis. À présent, quelqu'un doit faire les frais de la « nouvelle stratégie ». Bolton vient de servir de bouc émissaire afin de nettoyer l'image du président, et les choses vont mal à la « Maison ». Les faucons commencent à tomber. Pompeo sera-t-il le prochain ?