ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Depuis leur formation en tant que nation, les États-Unis ont intégré la culture de la cruauté, de la barbarie et de la mort. Photo : œuvre de Michel Moro 

Trois adolescents de 14 ans et un de 15 ans ont tiré sur un homme dans le dos, le 22 novembre, en Caroline du Sud. Le motif du crime ? L'homme les avait punies pour avoir trop utilisé Instagram et leur avait retiré leur ordinateur.

En Arizona, une fillette de huit ans qui se trouvait sur le siège arrière de la voiture de son père a été tuée sur l'autoroute.

La police du Massachusetts recherche un homme soupçonné d'avoir brutalement tué un couple après une dispute concernant un chien qui aboyait.

Il ne s'agit pas du titre de l'un des nombreux films dans lesquels on exalte le culte à la violence, nous en sommes pas en présence des « exploits » d'Alex et de ses drougies, qui se consacrent à pratiquer « la belle ultra-violence qui nous tuait de rire » dans l'adaptation cinématographique d’Orange mécanique, réalisée par Stanley Kubrick.

C'est la dure réalité d'un pays qui a intégré, depuis sa naissance, la culture de la cruauté, de la barbarie et de la mort comme un élément fondamental de sa construction en tant que nation.

Au terme de l’année 2022, un rapport du site Gun Violence Archive indiquait que les États-Unis avaient à nouveau dépassé les 600 fusillades, avec 645 au total, le mois de juillet ayant été le plus meurtrier, avec 89 décès.

Chaque jour, plus de 110 Étasuniens sont tués par arme à feu et plus de 200 sont blessés. Avec une moyenne de plus de 40 000 décès par an, il convient de noter que les fusillades de masse ne représentent qu'une petite partie de ces décès.

L'horreur de l’homme armé qui a tiré plus de mille balles de fusil sur la foule d'un festival de musique à Las Vegas en 2017, tuant 60 personnes et en blessant des centaines, est encore présente dans les mémoires.

La fusillade la plus meurtrière de cette période a eu lieu le 24 mai à l'école primaire Robb de Uvalde, au Texas, où 21 personnes ont été tuées, dont 19 enfants, un événement comparable uniquement à la tragédie de l'école primaire Sandy Hook, dans le Connecticut, en 2012, où 20 enfants et six adultes trouvèrent la mort.

Plus de trois millions d'enfants sont exposés à ce type de violence. Chaque année, 3 500 personnes en moyenne sont tuées par arme à feu et 15 000 sont blessées, selon les données enregistrées par l'organisation étasunienne Everytown, selon RTVE.

Aux États-Unis, un incident impliquant une arme à feu se produit dans une école tous les trois ou quatre jours depuis 2013, selon la même source.

Une statistique affligeante : 1 800 femmes ont été assassinées en 2019 et, bien qu'aucun chiffre n'ait encore été publié, on estime que 2022 dépassera largement ce chiffre, selon un rapport du Centre de politiques contre la violence.

Une caractéristique qui différencie ces faits d'autres semblables dans le monde est qu'ils ne se produisent pas dans une zone de guerre, près de casernes ou de bases militaires ; ils se produisent dans des écoles, des centres de loisirs, dans des lieux de culte religieux, sur une place publique, n'importe quel jour, le plus calme et le plus paisible.

L'AUTRE FACE DE LA VIOLENCE

Selon une analyse récente, le nombre de sans-abri vivant dans la rue aux États-Unis s'élève à plus de 580 000, alors que les refuges ont dû tripler le nombre de places, rapporte Fox News.

Aux États-Unis, des milliers de personnes n'ont pas les moyens de se loger ; le froid, la faim et la maladie s'attaquent aux sans-abri, alors qu’un tueur silencieux fait de plus en plus de victimes.

Le taux de pauvreté a augmenté de 11,6 %, contre 11,5 % l’année antérieure, selon les données annuelles publiées en octobre par le Bureau du recensement des États-Unis.

Alors que les très riches deviennent de plus en plus riches, 140 millions de personnes (sur une population de 330 millions) vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Selon le rapport annuel de Human Rights Watch, les structures abusives d'incarcération, l'application des lois sur l'immigration et le contrôle social touchant de nombreuses minorités raciales et ethniques, ainsi que l'écart de richesse entre les Noirs et les Blancs persistent, de même que l'augmentation générale des inégalités économiques.

L'indice de Gini, qui mesure le degré d'inégalité dans une société, aux États-Unis, selon les données de la Banque mondiale, a atteint 41,5 en 2022.

La circulation de drogues mortelles et dangereuses pour la santé mentale comme le fentanyl et la méthamphétamine contribue à l'augmentation de la criminalité ; rien n'est plus effrayant qu'une personne armée agissant sous l'influence de stupéfiants.

En revanche, personne ne sait exactement combien de vies sont perdues chaque année en garde à vue, ni combien de migrants sont assassinés à la frontière par les « chasseurs » de clandestins – c'est un sujet dont on ne parle pas, et si on le fait, c'est à mi-voix.

Le cas de Vanessa Guillén, une soldate étasunienne d'origine mexicaine, disparue le 22 avril 2020 sur une base de Fort Hood (Texas), a révélé une réalité d'abus physiques et sexuels, de meurtres, de suicides et de harcèlement dans les Forces armées étasuniennes.

Selon un rapport de la Coalition nationale contre la violence domestique (NCADV), basée dans le Colorado, une Étasunienne sur cinq a été victime d'abus sexuels au moins une fois dans sa vie.

Les États-Unis figurent parmi les dix pays où les femmes risquent le plus d'être agressées sexuellement et enregistrent une moyenne de trois fémicides par jour, selon AA Mundo.

Les données du Réseau national sur le viol, l’abus et l’inceste, basé à Washington, montrent qu'il y a en moyenne 433 600 cas de viols par an dans le pays.

Le pistolero antipathique qui résolvait tout avec une arme à feu, le héros impitoyable, tueur d'Indiens, misogyne et individualiste, le Rambo exterminateur, le vengeur qui se fait justice lui-même, est passé de la fiction à la vie et s'est réincarné dans des tueurs qui tirent dans des écoles, dans des centres commerciaux, au milieu des villes et des villages.

L'exaltation du racisme et de la haine dans une société aliénée et dysfonctionnelle, où l'insécurité règne, sont des ingrédients explosifs, surtout lorsque n'importe qui peut avoir une arme. •

EN CONTEXTE

Principaux massacres dans les écoles, collèges et universités étasuniens

  • 8 mai 2018 : un jeune homme de 17 ans tue dix personnes dans un lycée de Santa Fe, au Texas.
  • 14 février 2018 : une fusillade au lycée Marjory Stoneman Douglas dans la ville de Parkland, au sud-est de la Floride, fait 17 morts.
  • 14 décembre 2012 : après avoir tiré sur sa mère, Adam Lanza tue 26 personnes à Newtown (Connecticut), dont 20 enfants de six et sept ans, à l'école primaire Sandy Hook.
  • 2 avril 2012 : sept morts et trois blessés lors de fusillades à l'université privée Oikos à East Oakland, en Californie.
  • 14 février 2008 : sept personnes ont été tuées et 15 blessées après qu'un étudiant a ouvert le feu dans un amphithéâtre de la Northern Illinois University.
  • 16 avril 2007 : un étudiant sud-coréen, Seung Hui Cho, tue 32 de ses camarades de l'Université de Virginie avec deux pistolets semi-automatiques.
  • 20 avril 1999 : deux étudiants tuent 13 personnes et en blessent 23 à l'école Columbine à Littleton, Colorado.

Source : RTVE