ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Photo: AFP

Les récents événements dans la bande de Gaza ont mis à nu, comme jamais auparavant, l'essence du sionisme et la complicité de l'Occident et des États-Unis avec le régime israélien.
Les forces militaires sionistes agissent en toute impunité contre la population civile. Rien ne les arrête.
Des femmes, des vieillards et des enfants sont ensevelis sous les décombres de leurs maisons, de leurs écoles et de leurs hôpitaux, victimes des armes livrées par Washington.
Quiconque élève la voix pour dénoncer les crimes est immédiatement taxé d'antisémitisme ou de vouloir reconstituer l'holocauste juif, un événement tragique perpétré par un régime qui revendiquait l' « espace vital » nécessaire à une « race » qui se considérait comme supérieure et élue.
Taxer d'antisémitisme les gouvernements, institutions ou personnalités du monde entier qui condamnent le massacre israélien à Gaza est un non-sens dépourvu de tout fondement scientifique, historique ou éthique.
Le régime israélien pourrait, lui, être accusé à juste titre d'antisémitisme, en raison de la mort, de la persécution et de la dépossession des Arabes et des autres peuples qui habitent une région multiethnique, où coexiste la grande famille des descendants de Shem.
Le sionisme moderne est apparu à la fin du 19e siècle en Europe. Son principal créateur fut le journaliste austro-hongrois Theodor Herzl, qui convoqua le 1er Congrès sioniste à Bâle, en Suisse, en 1897.
Il s'agit d'une idéologie née des contradictions et des tensions nationalistes internes de l'Europe centrale et orientale du 19e siècle. Elle n'est pas née au Moyen-Orient, parmi les communautés qui y vivaient et coexistaient harmonieusement ; elle est fille putative des doctrines colonialistes occidentales.
Les causes de son apparition sont extrêmement complexes. L'influence des préjugés religieux, des éléments de l'héritage culturel européen et même les motivations mythiques et racistes multiples qui ont conduit à la persécution des Juifs ont joué un rôle important.
Il convient de noter que cette idéologie n'est pas défendue par tous les Juifs, et que tous les sionistes ne pratiquent pas le judaïsme ; tous les Juifs ne sont pas non plus des Israéliens, ils vivent dans de nombreuses parties du monde, ils sont Nord-américains, Polonais, Russes, Espagnols, etc.
UNE TERRE SANS PEUPLE POUR UN PEUPLE SANS TERRE ?
Tel était le slogan du mouvement sioniste : une terre sans peuple pour un peuple sans terre, ce qui était absolument faux.
Les premières colonies sionistes furent établies sur la plaine côtière au nord de Jaffa, en Palestine, dans les années 1880. Les terres avaient été acquises par le baron Edmond de Rothschild, financier et promoteur du projet colonialiste.
La Déclaration Balfour du 2 novembre 1917 engagea la Grande-Bretagne dans le projet sioniste en annonçant son soutien à l'établissement d'un « foyer national » pour le peuple juif dans la région de Palestine.
Jamais ils ne tinrent compte de l'avis des habitants de la région et, comme le signalait ce texte, l'idée de les consulter ne leur vint même pas à l'esprit.
Après la chute de l'Empire ottoman à la fin de la Première Guerre mondiale, l'armée britannique entra à Jérusalem et la Palestine passa sous contrôle militaire.


Le recensement de 1921 a révélé une population de 762 000 habitants en Palestine, dont 76,9 % de musulmans, 11,6 % de chrétiens, 10,6 % de juifs et 0,9 % d'autres confessions. Il est important de noter que seulement 2,4 % de la superficie totale du pays était aux mains des Juifs.
En mai 1936, une grande insurrection palestinienne eut lieu, qui dura trois ans jusqu'en mai 1939, date à laquelle le gouvernement britannique publia le « Livre blanc », dans lequel il acceptait une partie des revendications arabes et proposait l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination palestinienne dans un délai maximum de dix ans.
Les sionistes réagirent violemment. Le directeur du Fonds national juif, Josef Weitz, déclara : « A l’exception peut-être de Bethléem, Nazareth et la vieille ville de Jérusalem, nous ne devons pas tolérer un seul village, une seule tribu. »
Le 29 novembre 1947, l'Assemblée générale des Nations unies adopta une résolution visant à créer deux États en Palestine, l'un arabe et l'autre juif. Le document attribuait 57 % du territoire au futur État juif et 43 % à l'État arabe. Comme on pouvait s'y attendre, les pays arabes ont rejeté la disparité du projet.
C'est ainsi qu'en décembre 1947, l'expulsion massive, planifiée et systématique de la population autochtone de ses maisons et de ses terres a commencé. En mars 1948, les dirigeants israéliens lancent le Plan Dalet, qui prévoyait la destruction des villages et des opérations visant à anéantir toute résistance.
Lorsque le père fondateur d'Israël, David Ben Gourion, proclama l'État d'Israël en mai 1948, plus de 300 000 Palestiniens avaient déjà été expulsés de leurs foyers.
Le jour même de la déclaration d'indépendance, la première guerre israélo-arabe a commencé et a duré du 15 mai 1948 au 6 janvier 1949, date à laquelle les Nations unies ont imposé une trêve.
C'est ainsi que s'est achevée la « guerre d'indépendance » de l'État d'Israël.
Lors du conflit de 1948, Israël a non seulement réussi à conserver les territoires qui lui avaient été attribués par les Nations unies, mais il les a même agrandis. Les forces sionistes ont expulsé plus de 800 000 Palestiniens et exproprié leurs maisons et leurs terres.
Ce fut la Naqba palestinienne, le désastre, le démembrement de la communauté, l'exode massif de ses membres.
L'État israélien a perdu certains de ses alliés après le conflit de 1967, lorsqu'il a envahi et occupé Jérusalem-Est, la bande de Gaza, la Cisjordanie et le plateau du Golan, mais il a conservé le soutien financier, politique et militaire inconditionnel des États-Unis et de l'Europe.
Aucune raison religieuse, ethnique, historique ou géographique ne justifie ce qui s'est passé pendant toutes ces années. L'occupation sioniste de la Palestine est aussi barbare que le nazisme, qui a exterminé des millions de Juifs, de Tziganes, de Polonais, de Magyars, de Russes et d'autres peuples du Vieux Continent.
Le massacre de Gaza dure depuis plus de cent jours et le nombre de morts s'élève à 24 000.
Entre-temps, Benyamin Netanyahou a salué les actions israéliennes par un discours hautain et provocateur, dans lequel il a promis de poursuivre le combat jusqu'à la victoire finale : « Personne ne nous arrêtera », a-t-il déclaré.
La similitude de sa « prophétie » nous ramène aux derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, lorsque le chef d'une idéologie et d'un système racistes et génocidaires, coupables du meurtre de millions de personnes, dont de nombreux Juifs, promettait de se battre « jusqu'à la victoire finale ». Les sionistes et leurs complices devraient se rappeler comment cette histoire s'est terminée.
Sources: Guide d’Asimov de la Bible, Histoire de Jérusalem, Une histoire de Dieu et La Bible déterrée.
Ben Ami, S. et Medin, Z. (1991): Historia del Estado de Israel, Madrid, Rialp.
Culla, J. B. (2005): Breve historia del sionismo. Madrid, Alianza.
Revue Jacobin, América Latina.